mercredi 9 décembre 2009

Sortie scolaire.

A la demande du public, deux mots sur la nouvelle vie scolaire d'Elvis:
C'est une école Montessori, donc un peu touchy-feely a mon goût, mais bon, jusqu'a 5-6 ans, y'a pas de vrai bénéfice a l'envoyer au bagne, non plus.

En vrai c'est assez bien pour reconcilier même les recalcitrants dans mon genre avec la cocolle — au moins la petite. Les installations sont super, y'a un prof pour 4 mômes, ils font des trucs vraiments cool et sûrement très favorables a leur épanouissement des chakras… c'que j'en sais, moi.

***

Aujourd'hui, c'était sortie double-scolaire, comprendre les petits s'offraient un field trip a l'école des grands, ou était organisée une journée 'typiquement Yemeni', au benefice — crois-je comprendre — des parents d'élèves qui n'ont rien vu de ce Yemen au-delà des murs de leurs compounds et des vitres fumées de leur 4x4 corporate en trois ans a Sana'a.
Je ricane, mais c'est un peu treets… et la virée a l'école des grands était réellement sympa malgré cette note de scepticisme.

Fin du mur de texte, qui couvre ce que je n'ai pris la peine ou le temps de photographier parceque je jouais a la maitresse. Laissons parler les zimages…

8.05 h (du mat')
Rassemblement dans la cour et photo de groupe avant le bus.

Elvis, on le notera, a conservé son style naturel, non pas pour protester contre la Disney-ification du folklore local, mais parceque le réveil a été assez laborieux (cf. l'oeil aux fraises) pour nous mettre bien a la bourre, et je ne suis pas parvenu a dénicher son costume de Haaji.

8.25 h

Pendant qu'on attend le second bus (les 4-5 ans sont partis devant), Elvis mate une paire de chats qui festoient sur les poubelles sorties trop tot par des inconscients.
Après une negociation un peu subtile, je le persuade que non, il ne peut pas se joindre au casse-croûte.


9.30-ish
Après une traversée de la ville en bus, pleine de chants et de rires d'enfants, et la visite éclair du mini-souk en plastique tenu par des profs et des élèves de la grande école, Elvis localise les agrès et entreprend un test exhaustif de tous les accessoires disponibles.
A peine 1/3 du terrain couvert, quand soudain, un ninja attaque !


9.40 h

Présentations faites, le ninja s'avère etre un enchanteur de niveau 1.5, spécialisé en bulles de savon.
Le soulagement d'Elvis a la perspective de se prendre du shampoing dans les yeux — plutot qu'une jambia n'importe ou — est évident.

9.45 h

Sous prétexte de trouver un site plus adapté a l'évocation de bulles de qualité superieure, le ninjabulliste entraine Elvis dans un coin tranquille ou le subjuguer.

Quelques minutes plus tard…


mon neuneu est entièrement sous l'emprise d'un charme bullifère étonnamment puissant…


…qui le verra courir sous le soleil,


télécommandé par le flot savonnier…


jusqu'a disparaitre a l'horizon.


10.20-ish
Muahaha ! Le ninjabulliste finit par tomber a sec d'eau savonneuse. Illico presto j'extrait un Elvis pantelant et le traine a l'autre bout du terrain, pour la pause casse-croûte.
Un bref passage de pognes et de mufle sous la flotte, et c'est parti pour un solide 10h a base de kebab, pom'pote et thé au lait, suivi d'une répétition necessaire du passage a l'eau.

10.40 h
On déplace notre troupeau de nains fraîchement rincés d'une centaine de mètres, vers la cour principale de l'école,
…ou se joue un autre rite bizarroïde du cru, a savoir une danse des jambia,
sous l'oeil patriarcal de notre PDG*.

La je n'ai pas d'images, et c'est dommage, il aurait fallu filmer, en fait:
Le boucan etait insoutenable, comme il est de rigueur au Yemen, ou la loi impose que tout sonorisation se doit d'être a la fois éxécrable et assourdissante, et mon nelvis a contourné le probleme en filant se planquer derriere la scène (et donc au dos de la source de bruit), ou il a interprété sa désormais fameuse 'danse du cheval' qui, les plus vieux d'entre nous s'en feront une image, n'est pas sans rappeler les choregraphies de Johnny Clegg & Savuka, si dansées par un éléphanteau légèrement bourrasse.

5 minutes plus tard, un festival off battait son plein derrière la scène, un cercle d'amateurs éclairés de ballet pachyderme tapant des mains autour d'un Elvis éléctrisé par son public.

11.15 h
Un nain s'endort dans mes bras en chantonnant vaguement, un sourire niais fondu sur sa face brillante de sueur, a l'avant du bus qui nous ramène en ville.

FIN

[*Président-Dictateur-Général]


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